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Conséquences des déclarations gouvernementales du 28 juillet 2010

Flash infos tsiganes du 10/08/2010

mercredi 11 août 2010

Pour lire en musique

La Nuit / Goran Bregovic

Observatoire de la diversité des types d’habitats, des modes de vies et cultures, supplément des Dépêches tsiganes

Contact : Olivier Berthelin, journaliste : 0388007173/0643756037


Conséquences des déclarations gouvernementales du 28 juillet 2010

Suite aux évènements de Saint Aignan (Loir-et-Cher), le gouvernement a annoncé deux trains de mesures visant respectivement les gens du voyage français et les R(r)oms roumains et bulgares.

  Gens du voyage : expulsion de campements illicites. Création d’une brigade de 10 inspecteurs du fisc chargés de vérifier les revenus de propriétaires de véhicules de luxe. Accélération des efforts de construction d’aires d’accueil.
  R(r)oms : démantèlement de 300 campements. Reconduite à la frontière de délinquants. Renforcement de la coopération avec la Roumanie.

Pièces jointes :

   Communiqué de la Présidence de la République

   Gazette des Communes : Réactions à chaud des principaux acteurs, notamment de Pierre Hérisson, président de la Commission nationale consultative des GDV, et de cadres des collectivités recueillies par la rédaction de la Gazette des Communes et des Dépêches tsiganes.

   Revues de presse (réalisées par FNASAT et HALEM)

  Pour en savoir plus www.reseau-gdv.net


Conséquences sur le terrain : peu d’effets visibles

 

Toutes les mesures annoncées s’inscrivent dans le cadre des lois existantes. Deux semaines après, il est difficile d’évaluer si elles se traduisent effectivement sur le terrain. Ainsi, par exemple, le démantèlement d’un campement Rom à Saint-Etienne, le 6 août, annoncé comme étant la conséquence directe de ces mesures, s’inscrit dans une démarche engagée dans cette ville depuis le mois de juin. Les collectivités et les associations tsiganes contactées par les Dépêches ne signalent pas d’augmentation significative des procédures d’expulsion. Le 6 août, le tribunal administratif de Bayonne a rejeté une procédure d’expulsion engagée à l’encontre d’un groupe de l’association « La vie du voyage ».


Conséquences dans l’opinion : des résultats relativement surprenants

Réputée être massivement défavorable aux Gens du voyage et aux R(r)oms, l’opinion publique s’exprime de manière inverse à travers deux pétitions en ligne. De peu de valeur scientifique, ces chiffres donnent néanmoins une indication sur le degré de mobilisation des internautes.

Le 10 août à 14heures :

La pétition lancée par La Voix des Rroms, le 3 août, pour demander l’égalité de traitement entre les citoyens avait recueilli 1 039 signatures en 7 jours.
La pétition anonyme, lancée le 23 juillet pour réclamer des mesures répressives à l’égard des gens du voyage et soutenir le gouvernement à recueilli 887 signatures en 17 jours.

Pour en savoir plus : www.mesopinions.com

Pièce jointe : Textes des pétitions

Publiés le 6 août par le Figaro et l’Humanité, deux sondages donnent des résultats sensiblement différents, mais plus attendus.
Sur les mesures concernant les Roms, le Figaro annonce 79 % d’opinions favorables au gouvernement, l’Humanité 62 %.

Pour en savoir plus : www.rue89.com
Ce site a publié le 7/08, un article étudiant les méthodes utilisées pour la réalisation de ces deux sondages et les polémiques qu’ils ont suscitées.


 

Dernière minute

Infos et communiqués non encore largement médiatisés provenant des associations

Le ministère de l’Intérieur sollicite une rencontre avec l’UFAT.
Alain Daumas, président de l’UFAT, signale que le ministère de l’Intérieur a pris contact avec son organisation en vue d’un rendez-vous. « Nous irons à ce rendez-vous avec un cahier de doléances et nous espérons rencontrer de vrais interlocuteurs capables de prendre des décisions, car nous en avons assez des dialogues de pure forme qui n’aboutissent à rien », précise le président de la fédération d’associations tsiganes, qui appelle ses membres à se joindre aux manifestations du 4 septembre « contre les atteintes aux principes républicains » organisées par 30 partis politiques, syndicats, ONG.

Résumées dans un tract les doléances de l’organisation portent sur six points :

1°) une politique résolue visant à mettre fin aux discriminations (école, emploi, services publics…) de toute sorte visant les tsiganes, qu’ils soient itinérants ou sédentaires.

2°) l’abolition de tout l’attirail de lois spéciales concernant les gens du voyage (carnet de circulation, restrictions apportées à la citoyenneté et au droit de vote…).

3°) la création d’un centre de mémoire dédié aux persécutions de la Seconde Guerre mondiale : génocide nazi et internement en France.

4°) une lutte énergique contre les actes et les propos anti-tsiganes dans les médias, sur internet…

5°) la restauration de la liberté de circulation et de stationnement en dehors des aires d’accueil-ghettos.

6°) la reconnaissance de l’habitat en caravane, la suppression des contraintes d’urbanisme pour l’installation des caravanes, l’accès à l’eau et à l’électricité ainsi qu’à une adresse officielle, l’égal accès aux prêts et aux assurances.

De son côté La Voix desRroms a formulé des revendications dans une pétition en ligne :

« Nous, Rroms, Manouches, Gitans ou tout simplement humains attachés aux valeurs humaines de paix et de cohésion sociales dans le respect de tous et de chacun, exigeons du gouvernement français :

1. La suppression de l’arsenal législatif et réglementaire discriminatoire qui continue à s’appliquer à ceux que la France catégorise comme « gens du voyage », à commencer par le « carnet de circulation » qui est une honte pour la France, à maintes reprises condamnée par les instances internationales, notamment par le Conseil de l’Europe

2. Le rappel à la loi de tous les responsables politiques qui tiennent de plus en plus ouvertement des propos racistes l’égard des Roms, quel que soit le vocable cache-Rom (tsigane, gens du voyage, nomade, gitan, Roumain, Yougoslave etc…) qui est utilisé en guise de prétendu euphémisme ou étiquette politiquement correcte

3. L’arrêt immédiat de la « chasse aux tsiganes », qui se concrétise déjà dans des expulsions massives et successives

4. La suppression immédiate des restrictions qui s’appliquent aux citoyens roumains et bulgares, - notamment l’interdiction d’accès à un travail légal, - et la mise en place d’actions concrètes pour combattre les discriminations de facto dont font objet les Rroms et tous ceux perçus comme « tsiganes », le cas échéant en utilisant les mécanismes et les fonds disponibles au niveau européen. »

Pour en savoir plus : www.lavoixdesrroms.org

Pièce jointe :

 Tract (l’intégralité du document de l’UFAT)

 Communiqué de l’Union Romani Espagne transmis par l’UFAT

 Communiqué DAL

 Communiqué Fédération protestante

 


Dialogue compliqué entre Pierre Lellouche, secrétaire d’Etat aux affaires européennes et Romeurope :

A l’issue d’une rencontre avec les responsables de l’association Hors la Rue, membre du collectif Romeurope, Pierre Lellouche, secrétaire d’Etat aux affaires européennes a annoncé dans la presse le 3 août que : « le gouvernement et les associations poursuivent les mêmes objectifs ».

http://www.touteleurope.fr/index.php?id=2778&cmd=FICHE&uid=4567&no_cache=1]

Le Collectif National Droits de l’Homme Romeurope dément formellement avoir été reçu par le secrétaire d’état aux affaires européennes et manifeste son profond désaccord avec les positions exprimées à plusieurs reprises par monsieur Pierre Lellouche en ce qui concerne les Roms d’Europe de l’est qui ne permettent pas d’envisager le moindre rapprochement.
Seule la question des mineurs et des risques encourus en cas d’application des accords franco-roumains a été débattue lors d’un entretien avec l’association Hors la Rue -par ailleurs membre du collectif - qui s’est exprimée dans un communiqué séparé* et a également confirmé son désaccord sur de nombreux points.Propos démentis par Romeurope.

Pièce jointe :

 communiqué de Romeurope DEMENTI


Inondations du Var : bilan d’étape pour les sinistrés hors normes

Le 26 juillet dernier, le collectif des sinistrés du Val d’Argens, qui rassemble des associations de soutien aux sinistrés, a organisé une réunion rassemblant des associations d’aide aux victimes, des représentants des élus, des CCAS et services du conseil général, de la région et de l’Etat. Ce collectif a été créé dans la foulée des inondations du 15 juin afin d’accompagner les sinistrés qui, du fait des complexités de leur statuts administratif ou de leur situation particulière, ne bénéficient pas automatiquement des secours prévus en pareil cas. Sous réserve de bilans exhaustifs, non encore établis, leur nombre est estimé à environ 600 familles.

Cette réunion a notamment fait apparaître :

  Les difficultés que rencontrent ceux qui ayant des véhicules, des caravanes, ou des habitations vétustes ne pourront toucher de la part des assurances des indemnités leur permettant de remplacer leurs moyens de transports, outils de travail et habitations.

  Les difficultés que rencontrent les sinistrés qui, pour diverses raisons (gens du voyage, travailleurs saisonniers), ne rentrent pas dans les critères de territorialité qui permettent aux différents services sociaux de les aider au-delà de l’urgence immédiate.

  Les difficultés que rencontrent les propriétaires occupant leur terrain dans des mobiles homes qui, selon la fondation Abbé Pierre, vivent pour 18 % d’entre eux en dessous du seuil de pauvreté (estimation faite sur l’ensemble de la région PACA).

  Les difficultés liées au fait que les moyens en personnel des CCAS et des services sociaux n’aient pas été sensiblement renforcés, imposant aux agents une surcharge de travail dans des conditions particulièrement difficiles.

  Les difficultés que rencontrent les sinistrés pour se faire entendre. La présence de quelques uns d’entre eux à la réunion a été pointée comme étant surprenante et problématique par certains intervenants. Ce point met en lumière les grandes différences de pratiques entre les différents services et associations. Tous ne perçoivent pas les sinistrés de la même manière et le fait que des personnes puissent être à la fois en grande difficulté et acteurs de la solidarité apparaît comme étant un phénomène inhabituel. 

Conclusions pratiques :

  Il est indispensable que les sinistrés, quel que soit le lieu où ils ont trouvé refuge après les évènements, se fassent enregistrer dans le CCAS de la commune où ils ont subi la catastrophe.

  Des sinistrés envisagent de se constituer en collectif afin de faire entendre leur voix.

  Débat : l’initiative du collectif, bien que placée sous l’égide du député de la circonscription et de la sous-préfecture, a été mise en question par des responsables de services sociaux (Conseil général). Ceux-ci ont signalés que des réunions ont déjà eu lieu, auxquelles les associations étaient invitées et non invitantes, et demandaient à ce que les rôles de chacun soient bien clarifiés.


Bidonvilles : Un an pour trouver des solutions pour les familles expulsées du Hanul à Saint-Denis

Le 2 août dernier, sollicités par des militants d’associations et des individus constitués pour la circonstance en « Groupe d’intervention Bidonville (GIP) », les élus de Saint-Denis et de la communauté d’agglomération de Plaine Commune, sont intervenus pour empêcher l’expulsion de familles qui venaient de s’installer sur quatre terrains municipaux. Ces familles, pour la plus part Rroms et venant toutes de Roumaine, avaient été expulsées du site du Hanul où elles vivaient depuis une dizaine d’années. La commune de Saint-Denis a proposé aux familles une convention afin d’organiser l’installation provisoire pendant une durée d’un an, période pendant laquelle un projet de relogement durable, alternatif et digne sera mis en place en collaboration étroite avec les familles. Pour l’instant la vie s’organise sur les terrains en étroite collaboration avec la mairie. Avec la rentrée scolaire se posera la question de la place, car la capacité des terrains utilisés est estimée à une centaine de personnes. Mais plusieurs familles dont les enfants sont scolarisés à Saint-Denis sont revenues dans la ville après l’expulsion du Hanul, dont la population totale le jour de l’expulsion atteignait 170 personnes.

Perspectives de la mairie propriétaire des sites utilisés :

« Nous avons engagé un dialogue approfondi avec les familles et les associations pour organiser les conditions de vie sur ces terrains et préparer des solutions pour l’avenir de ces familles », déclare une collaboratrice de Laurence Haye, adjointe au maire de Saint-Denis en charge du dossier. « Nous ne sommes fermés à aucune proposition constructive offrant des alternatives aux expulsions à répétition et aux villages d’insertions », ajoute t-elle. Elle précise que, bien que tirant un bilan positif des expériences des villages d’insertion déjà implantés sur le territoire de la communauté de communes, les élus sont disposés à entendre les critiques portées contre ces dispositifs et à étudier d’autres possibilités. 

Pièce jointe : communiqué de la ville de Saint-Denis

Pour en savoir plus : www.ville-saint-denis.fr


Perspectives du GIB :

« Les familles sont en train de constituer des associations d’habitants sur chacune des quatre parcelles occupées pour être interlocutrices directes de la ville, car elles sont les premières concernées. Nous n’avons pas vocation à nous substituer à elles. Notre rôle consiste à les soutenir et à faciliter de bonnes relations avec les riverains », affirme Saimir Mile, président de la Voix des Rroms, l’une des associations présentes sur le terrain. « Pour l’organisation des terrains, il faut avant tout s’appuyer sur les compétences des personnes qui y vivent et tenir compte de leurs avis pour les réflexions concernant leur propre avenir à long terme, qui intéressent aussi l’avenir de la ville », précise-t-il en insistant sur le danger qu’il y aurait à recourir à des intervenants extérieurs. 

communiqué du GIB

Pour en savoir plus : www.la-voix-des-rroms.agence-presse.net

Perspectives des services de l’Etat :

Aucun commentaire pour l’heure de la part des services de l’Etat. Ils seront néanmoins des acteurs déterminants dans la recherche de solutions à moyen et long terme. Ils détiennent la clef des permis de travail octroyés dans des conditions limitées aux ressortissants roumains et bulgares et sont pilotes dans la conception et la mise en œuvre des dispositifs de maîtrise d’œuvre urbaine et sociale (Mous) qui permettent de financer et d’encadrer les programmes de logement et d’insertion des familles.


Enquête aires d’accueil

Après l’appel à témoignage lancé dans le Flash info du 21 juillet plusieurs témoignages sont parvenus signalant des situations à étudier notamment à Nice, à Aurillac.

Merci de continuer à nous informer. Les avis d’usagers (mêmes anonymes) sont nécessaires pour poser les bonnes questions aux interlocuteurs officiels et vérifier les faits sur le terrain.


 

Hors dépèches : Ajout de revue de presse...

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