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Salauds de pauvres en caravanes,

et les dangers des projets de développement touristique

mercredi 24 mars 2010

Dans le cadre du Plan HP, la police a marqué des caravanes de croix jaunes à Binche. Les résidents se disent stigmatisés.

piqué sur le site

Ce 19 mars, Antenne Centre1 diffusait un reportage pour le moins interpellant. À Buvrinnes, la police a marqué de croix jaunes plusieurs caravanes du camping de Binche-Plage. Le procédé a choqué les occupants. Il rappelle à plusieurs résidents permanents interrogés par la chaîne de télévision locale des méthodes de marquage datant de la Seconde Guerre mondiale2. Ils dénoncent par ailleurs le harcèlement régulier de la police et des autorités communales.

Nous avions déjà évoqué ce dossier au cours de l’été 2008 (Alter Échos nº 260 "Été agité à Binche-plage : les résidants permanents à la porte ?"). À l’époque, la Ville de Binche s’était inscrite depuis peu et tardivement dans le Plan régional Habitat permanent, qui vise à rendre leur vocation touristique aux campings, domaines et parcs résidentiels de week-end, tout en relogeant les résidents permanents sur une base volontaire. Néanmoins, quarante-et-un résidents (sur les soixante-neuf domiciliés) avaient été radiés du registre de la population et avaient perdu tout droit lié une domiciliation (allocations, etc.). La commune avait déclaré n’avoir procédé à cette radiation qu’après plusieurs passages de l’agent de quartier. Les résidents avaient contesté ce fait.

L’affaire s’est corsée à l’automne 2009. Les propriétaires du camping n’ayant plus de permis d’exploitation depuis 2002, ils ont été condamnés pour infraction à l’urbanisme. La ministre Éliane Tillieux (PS), en charge du Plan HP, avait été interpellée sur ce dossier par les résidents, ainsi qu’au Parlement wallon. Elle expliquait alors que des personnes avaient été relogées et que d’autres étaient en attente d’un logement. Parallèlement, la Ville menait d’autres projets avec l’AIS et le Fonds du logement avec le même objectif. On notera qu’aujourd’hui treize résidents ont été relogés, seize sont suivis par le Plan HP et dix-neuf sont encore domiciliés sur le site. Toutefois, certains résidents et l’asbl Solidarités nouvelles estiment que les méthodes de la commune et de la police locale restent de l’ordre du harcèlement, citant le récent marquage des caravanes.
Explication... de la Région

À l’heure où nous écrivons ces lignes, la Ville et la police ne souhaitent toujours pas s’exprimer. En revanche, la ministre Éliane Tillieux3 a rencontré le bourgmestre de Binche accompagné des personnes en charge du Plan HP au niveau local. « Concernant le marquage des caravanes, le bourgmestre de Binche a expliqué que l’objectif est de détruire les caravanes inoccupées (et celles qui sont délabrées), car une fois celles-ci vidées, d’autres personnes viennent les occuper », explique David Grasso, porte-parole de la ministre. Vraisemblablement, des caravanes ont été réoccupées entre le précédent passage de la police venue constater l’inoccupation des caravanes et le marquage de celles-ci. « Le bourgmestre a déclaré n’avoir aucune volonté de mettre les gens dehors. Il précise que si un avis avait été apposé avant le marquage, les caravanes auraient été réoccupées. » Ce serait pourquoi un avis a été apposé après sur lesdites caravanes, comme l’a montré Antenne Centre dans son journal du 24 mars. Il invite « le propriétaire potentiel à se manifester avant le 5 avril ». Passé ce délai, la caravane sera enlevée.

Au final, la ministre s’est déclarée satisfaite des explications des autorités communales binchoises. Elle leur demande toutefois d’établir une meilleure communication avec les résidents. Il est vrai que la situation est extrêmement délicate. Les deux parties campent sur leurs positions et doivent faire des avancées l’une vers l’autre. Néanmoins, on peut légitimement s’interroger sur les méthodes utilisées par les autorités communales et la police.

1. Site : www.antenne-centre.be/video.php5 ?file=2010-03-19-vendredi.flv

2. Le commissaire de police a, par ailleurs, porté plainte en diffamation contre les résidents ayant formulé ces propos. Le procureur du Roi a déposé une apostille lui permettant de saisir les images du reportage tel que diffusé : www.antenne-centre.be

3. Cabinet d’Éliane Tillieux :
- adresse : rue des Brigades d’Irlande, 4 à 5100 Namur , Belgique4 rue des Brigades d’Irlande 5100 Namur Belgique
- voice081 32 34 11
- site : http://tillieux.wallonie.be

télécharger la vidéo (attention 19MO)

ou le lien direct :

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